La Triumph Thruxton 900 Mecatwin - élégance urbaine, vibrations anglaises et le cuir dans la peau
- Romain W
- 1 sept. 2006
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 juin
Après les débuts hésitants avec ma Yamaha 660 XTX, je n’étais pas certain de vouloir replonger tout de suite dans l’univers des motos puissantes. Et pourtant, quelques mois plus tard, je suis tombé amoureux d’une moto diamétralement opposée, aussi docile que charismatique : une Triumph Thruxton 900, préparée par Mecatwin.

Un hasard, une révélation
C’était un jour banal. Je travaillais dans le sud de Lille, pas très loin du CHR. Sur ma pause, je pousse la porte de la concession Triumph Lille, à l’époque située dans ce même quartier. Je n’avais pas d’idée précise, juste l’envie de sentir l’odeur de la mécanique. Et là, dans un coin, cette beauté noire me saute aux yeux.
Une occasion récente. L’ex-propriétaire ? Une motarde qui l’avait fait personnaliser : guidon droit, commandes au pied avancées. En somme, une Thruxton à l’aise, plus proche dans l’esprit d’une Bonneville, mais avec la gueule et l’allure d’un café racer. Je n’ai pas réfléchi longtemps.
Le style, le vrai
À 26 ans, j’habitais le quartier Cormontaigne, entre Vauban et les grands boulevards lillois. J’avais cette moto somptueuse, noire et rutilante, pleine de chrome et de caractère, à une époque où la plupart des motards de mon âge préféraient les machines japonaises épurées, sans éclat, mais diablement efficaces.
Moi, j’avais autre chose en tête.
Rouler en Thruxton, c’était assumer un style, un goût du détail et de la tradition. C’était enfiler un blouson en cuir qui sentait le tanin, un jean brut, des bottes taillées à l’anglaise. C’était ressentir les vibrations du bicylindre vertical, rugueux mais noble, tout en faisant crisser le gravier sous les semelles en descendant de selle avec panache. Oui, je pavanai dans Lille, avec une fierté non dissimulée. Et je l’assume encore aujourd’hui.
Une moto pour apprendre… à aimer rouler
Cette Thruxton était un vélo, accessible et rassurante, mais qui me donnait l’impression de maîtriser quelque chose de plus grand que moi. Elle m’a accompagné dans mes virées urbaines, mes boucles jusqu’à Wambrechies, ou de timides escapades vers les Monts de Flandre.
Je n’allais jamais bien loin – rarement plus de 30 km autour de Lille – mais chaque kilomètre était un moment de grâce. Du solo stylé au duo amoureux, tout sonnait juste. Je l’aimais, tout simplement.
Et puis, il a fallu la laisser partir…
Mais toutes les belles histoires ont leurs tournants.
Il y eut d’abord la chute.
Un jour d’anniversaire. David, Christian et moi avions rendez-vous chez Triumph pour tester la nouvelle Scrambler. En bons amis, on échange les motos. Je monte sur celle de Christian. Et… je chute. Un accident idiot, une clavicule cassée, un ego froissé. Et surtout, la moto de Christian endommagée, ce que je n’ai jamais digéré.
Puis, il y eut la raison.
À cette époque, ma vie personnelle et professionnelle prenait un virage. Il n’était plus raisonnable de garder une moto qui roulait à peine 100 km par semaine. L’argent, le temps, les priorités… Tout s’est aligné pour me faire comprendre qu’il était temps de tourner la page.
Et je l’ai fait. À contrecœur.
Aujourd’hui, avec le recul, je mesure à quel point cette moto a marqué un tournant dans mon histoire de motard. Elle m’a réconcilié avec la route, avec moi-même, avec ce plaisir pur et simple de chevaucher une machine belle, généreuse et authentique.
Et vous le savez : les choses ont bien changé ensuite…
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